[Fic] Sorniera - Chap 006/195 / 2nd Jour

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kerberos

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Envoyé par kerberos le Mardi 26 Juillet 2011 à 21:54


Sorniera

Les 12 Cadrans de la Vie
01# Mort
Chapitre 1 - Suicide
Chapitre 2 - Famille
Chapitre 3 - Rentrée
Chapitre 4 - Cantine
Chapitre 5 - Rêves
Chapitre 6 - 2n Jour
02#
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Episode 01 - Mort

Chapitre 1 - Suicide
Point de Vue : Michael



L’orage éclata. Deux ombres coururent sous la pluie, se précipitant vers un immeuble.

Le tonnerre gronda sous le ciel nocturne à travers la fenêtre d’une chambre.
L’horloge indiqua vingt-trois heures cinquante et dix-huit secondes. L’aiguille des secondes défila lentement sous le papier peint blanc de la pièce.
Le bureau est à moitié vide : une enveloppe sur la table, une lampe de bureau éteinte sur l’étagère, à côté d’un petit cadre photo.
Les paupières d’un individu s’ouvrirent, et laissèrent une paire de pupilles bleues sans expression.
La foudre éclaira la pièce en quelques fractions de secondes.
Une photo de famille apparut sur le cadre photo, un jeune petit garçon de primaire souriant au centre du couple d’adultes. Seul le visage de l’enfant était percevable.
Des cheveux en épis, blond. Des yeux bleus, un petit trou entre les dents du haut de sa mâchoire entrouverte. Une salopette bleue par-dessus le t-shirt orangé.
Une paire de pieds quitta le lit, pour s’y appuyer sur le sol. Le corps de l’individu se leva.

Les pas de chaussures craquèrent sur les marches en bois. Les petits néons avaient peine à éclairer l'escalier.
- Prépares-toi ! chuchota l’un
La fermeture d’un sac à main s’ouvrit.

L’individu s’approcha d’un sac à dos bleu, et y ouvrit la petite poche avant.

Une main plongea dans le sac à main, avant d’y ressortir un revolver.
- On y est, c’est chez lui ! murmura la voix

La chambre du canon s’ouvrit : il y avait encore une cartouche. L’individu gloussa un petit laps de temps.
- Je savais que je devais vous rejoindre… conclut le jeune homme.

La cartouche fut insérée dans la chambre, avant de se bloquer. Un doigt, dont l'ongle était verni de noir, pressa la détente.
- Combien de temps reste-t-il ? murmura une voix grave
- Trois minutes.

L’arme pointée dans la tempe. Le regard bleu, vide, limpide fixa le cadre photo. Le pouce actionna la détente.
- J’arrive.

La montre du couple indiqua vingt-trois heures cinquante-neuf et quarante-huit secondes.
- Dix… Neuf… Huit… Sept… compta le couple.

L’index sur la gâchette, l’individu attendit un instant, puis, tira le coup de feu.


Intermède


57 heures plus tôt



- Bien, et si nous parlons un peu de ta famille ? prononça l’homme.
Ce dernier se reposa contre le dossier de son fauteuil. La main prête à écrire toute information qu’il peut constater de son patient. Le regard focalisé sur le jeune homme. Les rides de son front plissaient comme un scientifique cherchant à pousser un peu plus loin.
La chaleur de l’été emplit la pièce d’un long silence. Les volets des grandes fenêtres, qui recouvraient la salle, étaient à moitié fermés. Une petite bibliothèque constituée de nombreux documents disposée près de la porte.
Le jeune homme n’y laissa guère d’expression sur son visage blanc. Ses cheveux courts, hérissés, brillaient sous les petites lignes de lumières, qui ont traversé les fenêtres, tel des filins dorés. Ses yeux bleus fixaient inlassablement le col de la chemise rose du psychiatre.
Ses lèvres sèches firent une légère dilatation, avant de reprendre leur forme d’origine. Tandis que ses doigts se crispèrent sur le tissu de son short pendant un petit moment.
Le psychiatre reprit donc :
- Nous reprendrons ce sujet plus tard. Comment cela se passe dans ta famille d’accueil ?
- Bien, souffla-t-il.
La réponse fut brève, le psychiatre comprit qu’il ne souhaite pas en développer les moindres raisons.
- N’y a-t-il pas quelque chose que tu apprécies chez eux ?
- Ils font de leur mieux pour que je sois intégré parmi eux, alors que je n’aurais pas ma place dans leur intimité, répondit-il froidement.
L’homme inscrivit alors une réflexion sur sa feuille, tout en le questionnant :
- Et comment es-tu certain que tu n’aurais pas de place ?
- Je lis dans leur regard.


Chapitre 2 - Famille
Point de Vue : Michael



kerberos

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Envoyé par kerberos le Mercredi 27 Juillet 2011 à 21:26


Chapitre 2 - Famille
Point de Vue : Michael



Les immeubles défilèrent sous le regard vide du jeune homme assis sur le siège avant passager de la petite Ford. La fenêtre ouverte y laissa des courants d’air frais, flottant les cheveux courts des deux individus de la voiture.
- Tu n’as toujours pas dit un mot depuis tout à l’heure Michael, fit remarquer le conducteur.
Le jeune blond ne se sentit pas concerné, et ne réagit pas à cette remarque. Le trentenaire continua de regarder la route, et se décida à allumer la radio. L’horaire indiqua 15 : 18.
Le véhicule s’arrêta finalement à un feu rouge après plusieurs minutes de route. Le père adoptif proposa d’éclaircir le dialogue.
- Tu ne pourras pas rester muet dans ta classe pendant le restant de l’année.
Michael fit un brin de sourire moqueur :
- C’est toujours mieux que de se faire tout le temps rappeler à l’ordre par le professeur quand on discute.
- Peut-être pas forcément en plein cours, mais dans les travaux pratiques, les récréations ou les repas. Si tu n’arrives pas vraiment à nous appréhender alors fais-toi des amis.
- Je n’ai jamais dit que je n’arrive pas à vous appréhender. Mais à vos yeux, je suis plus une simple bouche supplémentaire à nourrir et de l’argent déboursé dans de nouveaux vêtements et accessoires. N’est-ce pas ?
Le conducteur soupira. Michael avait effectivement raison, mais pas à cent pour cent. Le feu vert s’alluma, et le moteur redémarra.
- Oui, mais l’argent est un souci d’adultes, ne t’y mêles pas. Cela ne change rien au fait que tu feras désormais partie de ma famille.
Le silence reprit de plus belle. Il n’y avait que le son de la route et de la radio. Cette dernière indiqua le passage à la vingt-sixième minute de la quinzième heure.

La voiture vira au niveau de l’Avenue du Chinois. La pancarte désignant l’adresse était dressée sur l’un des murs parmi les immeubles de cinq étages.
Le moteur s’arrêta, voiture garée : radio éteinte. On put alors apercevoir le visage du fameux conducteur sur le rétroviseur.
Des cheveux gris-blanc, quelques rides par-ci par-là au niveau des lèvres et du contour des yeux. Sa paire de lunettes masquant à moitié ses pupilles brunes. Ses joues bouffies, dont la droite dispose d’un léger grain de beauté.
La main droite velue sur le revers, qui continua d’empoigner la boîte de vitesse. L’autre toujours disposée sur le volant, manches retroussées, une alliance à l’annulaire. Une montre Lotus, sur un bras hérissé de poils, qui indiqua le temps sur douze cadrans : 15 heures 36 et une vingtaine de secondes.
- Le psychiatre m’a informé que tu serais empathique d’une certaine manière, lui dit-il tout en le regardant via le rétroviseur.
Michael ne bougea point, son regard fixait l’extérieur.
- Ce n’est que psychologique. Je ressens chaque vibrement à travers le regard. Comme il t’est difficile de te l’expliquer, dis-toi juste que j’ai un peu comme des vibrisses de chat, de lion ou de souris.
- Justement, les chats, les lions et les souris sont des animaux qui vivent en communauté ! lui fit-il remarquer.
- Pas si un chat ressent la trace du cadavre d’un de ses congénères. Les manchots font partie de ceux qui s’en contre-fichent de ressentir la mort de leurs congénères : ils ne font que survivre.
- Alors, essaies d’agir comme un manchot !
Silencieux, Michael détacha la ceinture de sécurité, ouvrit la portière et sortit du véhicule. Le père adoptif soupira un instant, et en fit de même après avoir retiré son trousseau de clé du volant.

La porte en bois claqua, l’homme retirait son manteau. Michael fondit discrètement dans le couloir en direction d’une pièce fermée.
- Alors, comment s’est passé ta séance Michael ? appela une voix féminine à travers le couloir.
Michael ne répondit point, et referma la pièce dans laquelle il s’enferma.
Le conducteur fila dans une pièce adjointe à la porte d’entrée. Passant à l’avant d’un micro-onde, il rejoignit une femme aux cheveux blonds, bouclés qui retira ses gants de cuisine sur la table, où se dressaient un flan de fruits verts.
- Qu’est-ce que tu nous as préparé Lucie ? lui demanda-t-il d’une voix câline en l’enlaçant au niveau du bassin.
- C’est le dessert de ce soir : flan bio kiwi, pomme granny et citron vert, lui répondit-elle. Très bon pour la santé.
Le couple s’embrassa rapidement, avant que l’homme reprit :
- Hum, attends… Tu as encore cueilli des fruits chez ta mère ?
- Où est le problème ? Ça fera des économies sur les études des enfants.
La femme s’écarta de son mari, et retira son tablier, au motif blanc parcouru de poulet-frites, tandis qu’il s’approcha des sacs de culture.
- Ah… des économies… constata-t-il. Et… tu as pris combien de fruits en tout ?
- Une demi-douzaine de kilos à peu près, lui répondit-elle en quittant la pièce.
L’homme écarquilla des yeux et fronça des sourcils d’un air craintif :
- Penses-tu vraiment qu’on aura le temps de tous les manger avant qu’ils périssent ? lui demanda-t-il à voix haute.

Michael était debout au milieu de la chambre. Des fournitures scolaires sur un lit posé derrière lui, le bureau tout juste en face. Un bureau blanchâtre, propre, disposant d’une lampe de bureau et d’une photo de famille dans un cadre sur la petite étagère à côté de la lampe. Ses yeux fixaient inlassablement la photo. Les pupilles bleues, immobiles pétillaient de vide.
Je m’appelle Michael Rouchal, j’ai seize ans, et j’ai récemment perdu mes parents il y a pas moins de deux semaines alors que nous emménagions dans cette fameuse ville : Downtown dans un incident routier complètement ordinaire : un fameux poids s’écrasant sur le devant de la route à cause d’une grue, paraît-il. Les individus du siège avant n’avaient pas eu assez de temps pour freiner avant de se prendre la géante pièce de marbre, surtout que la fatigue était présente aux alentours de minuit. Ce n’est qu’un constat des faits, mais pas ma vision des choses. Car le véhicule a pu freiner, j’ai donc pu survivre : ce qui était d’une part illogique, vu que mon père n’avait pas le temps de freiner dans ces conditions. J’intègre à présent les Mols, qui ne sont autre que les trois individus dans cette photo. Albert Duchavenne et Lucie Mols sont de ce fait, mes parents d’accueil. Et leur fils tout aussi blond que moi : Vivien Duchavenne. Par conséquent, je serais alors Michael Duchavenne.
La porte de la chambre s’ouvrit à sa gauche, Lucie apparut souriante :
- Tu as pu voir tes affaires scolaires ? lui demanda-t-elle
Michael acquiesça, mais continua à fixer la photo. La femme remarqua aussitôt ce qui lui tient attention depuis un bon moment.
- Ah, oui ! J’ai modifié le cadre photo de famille cet après-midi. Je pense que revoir tes parents sur ce cadre te ferait plus de douleur qu’autre chose. Et puis… Vivien ne te ressemblait pas quand tu étais petit ?
- Un semblant de ressemblance afin que je puisse m’incarner comme étant l’enfant de cette photo ? Je vois.
La femme hésita un moment en voulant acquiescer, mais se résigna :
- Il vaut mieux que tu puisses t’adapter à cette image, expliqua-t-elle. Je pense que cela pourra t’aider à tourner la page.
- Est-ce… réellement une bonne idée ?
Lucie fronça des yeux, elle ne comprit pas où l’adolescent voulait en venir.
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Sur cette photo, je distingue votre bonheur, votre joie, à tous les trois. Le regard frais de Vivien et de ses parents. Ma présence pourra effacer à jamais cette sensation immortalisée dans ce cadre.
- Je sais que pour l’instant, il faut que l’on s’adapte un peu à ton comportement assez bizarre, mais on comprend qu’il n’est pas dû au hasard. Tu subis une période difficile, mais je suis certaine que tu ne te conduisais pas comme ça auparavant. Et je pense qu’en tournant la page, tout le monde se sentira mieux. Tu ne crois pas ?
- Je crois plutôt que vous n’allez pas pouvoir me supporter au bout du mois d’octobre, affirma Michael.
- Il ne faut jamais précipiter de conclusions hâtives avant même d’avoir essayé ! sourit-elle.
La femme quitta alors la pièce en prenant bien soin de refermer la porte derrière elle. Michael continua de fixer le cadre.
Le bonheur de famille est unique, et ne s’immortalise que sur les souvenirs. Je ne pourrais pas annihiler ce bonheur de ma vie en le remplaçant par un autre. C’est psychologique, et il est impossible de le nier.
Michael s’approcha du bureau, tendit la main et fit baisser le cadre face verso sur l’étagère afin que la photo ne soit visible.

Vingt-et-une heures passée. La famille était regroupée sur la table à manger. Tout le monde mangeait dans le plus profond des silences.
- Arrêtes de jouer, ce n’est pas le moment ! lui rappela à l’ordre la femme.
Michael fixa le jeune adolescent en face de lui qui mit la console de jeu de côté : il avait pratiquement le même visage, mais de manière plus jeune.
- Et manges ! continua-t-elle
- Mais le poulet n’est pas assez cuit… maugréa Vivien
- Ah, sur ce coup-là, je suis un petit peu d’accord, renchérit son mari.
Michael continua de manger en silence, alors que la femme fit une grimace envers les deux garçons qui n’ont pas l’air de se gêner pour commenter la cuisine de la seule personne qui sait faire des tartines.
- Cela arrive à tout le monde ! expliqua-t-elle. Alors contentez-vous en ! Michael est le seul qui ne trouve pas cela tellement dégoûtant à tel point de ne pas vouloir en manger.
- Pff… De toutes façons il ne dit jamais rien, ajouta Vivien en levant les yeux en l’air et en haussant des épaules.
- Un simple regard me suffit pour communiquer, expliqua Michael.
- Un regard… Mon œil, tu as toujours le même regard depuis tout à l’heure, y a rien de communicatif !
Michael termina son assiette, et roula ses pupilles en direction de la mère. Lucie soupira, puis se leva lentement en annonçant :
- Je vais emmener le dessert.
Tandis qu’elle quitta la pièce, Michael retourna son regard en direction de Vivien.
- D’accord… J’ai rien dit. C’est assez « communicatif » !
Quelques instants plus tard, la mère revint avec le flan vert.
- Beuh… C’est quoi c’truc ? grimaça Vivien en voyant la forme du dessert. C’est de la visqueuse d’alien de la Morya ?
- Vivien ! Sors de ton monde ! Ne dis pas de bêtises ! gronda le père.
Chacun eut sa part de flan. Tous entamèrent la première bouchée. Albert cracha subitement le morceau dans sa serviette. Vivien plissa des yeux comme un chinois en étirant ses lèvres très fortement vers ses oreilles.
- Whouah… C’trop acide c’truc ! se lamenta l’adolescent. Et ça s’mange ???
Michael reprit une seconde bouchée, tandis que le père fronça un petit regard dévisageant sa femme.
- Chérie, n’aurais-tu pas quelque chose qui n’a pas été raté aujourd’hui ?
- Elle n’a raté aucun plat, expliqua Michael.
- Peuh ! Y a que toi qui dit ça ! se moqua le jeune garçon. Tu trouves ça réussi, toi ?
- Non. L’idée de me forcer à pousser une expression de dégoût est ratée, bien que ce soit une bonne idée. Je le reconnais. Mais bien que ce ne soit pas réellement bon, les plats sont cuits de façon à ce qu’ils soient comestibles, mangeable et bon pour l’équilibre alimentaire. Elle n’a, par conséquent, pas raté ses plats.
Les trois hommes de la famille se tournèrent vers la seule femme de la pièce. Cette dernière fut dévisagée par cette explication.
- Et alors ? Il l’a dit lui-même : c’était une bonne idée, alors je l’ai essayée !
- Je vais me coucher, annonça-t-il.
Michael quitta la table, et remonta dans sa chambre.
- Tu as raison, il vaut mieux se coucher tôt pour avoir la forme à la rentrée demain, acquiesça Lucie.


Chapitre 3 - Rentrée
Point de Vue : Maximilien



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Envoyé par kerberos le Jeudi 28 Juillet 2011 à 18:08


Chapitre 3 - Rentrée
Point de Vue : Maximilien



Tam, Tam, Tam !
Les pas de Maximilien empiétèrent le dessus de la Peugeot 206 en marche. Les personnes qui se trouvaient dans le véhicule avaient le regard effaré. A peine ayant terminé de faire le saute-mouton du véhicule que le jeune lycéen leva des bras auprès de son public.
- Et c’est qui le meilleur ??? hurla-t-il à haute voix. Et c’est qui le meilleur ??? Hein ?
Il avait un tatouage en forme de flamme à la tempe, et avait une coupe punk orangée. Rien que ces marques le distinguait de tous.
Les autres célibataires ne firent que de se moquer de cet abruti, excepté les garçons tout autant stupides qui l’encouragèrent à continuer.
La portière de la Peugeot auquel il avait marché dessus s’ouvrit, une femme, au visage rustique et aux cheveux frisés, en sortit. Elle s’approcha de Maximilien l’air furieuse :
- Je peux savoir ce qui te prend de jouer les marioles ?
- Oh, désolé ! déglutit-il. Ce n’est rien madame ! Juste une simple petite plaisanterie !
- Une plaisanterie ? Dans ce cas, la prochaine fois que tu la feras, je n’hésiterais pas à faire marche arrière. Je vais bien m’amuser ! menaça-t-elle d’un ton ferme.
La femme repartit alors vers son véhicule afin d’y ressortir son sac. Un homme l’attendait de l’autre côté de la voiture : il s’agissait du second passager.
- Hé Max ! En voilà un autre !! annonça une voix masculine au milieu de la foule de jeunes.
Maximilien tourna alors son regard vers la route, et aperçut alors une petite Ford noire, qui commença à descendre la pente en direction du parking du lycée. Il sourit de plaisir : encore une énième voiture dans son record du matin. Mais avant, il étira son manche afin de vérifier l’heure sur sa montre : 07h52. Il n’est peut-être pas trop tard pour en chevaucher un autre avant la sonnerie.
Il s’élança alors directement vers cet obstacle, plein d’entrain. Il vit peu à peu le visage des passagers de la voiture, elles parurent de plus en plus claires au fur et à mesure qu’il s’approcha d’eux.
Le conducteur marmonnait des mots que Maximilien ne put entendre, mais il comprit directement que ces paroles le concernaient : l’homme était sur le point de freiner. La peur et la surprise du conducteur ne firent qu’ajouter du piment dans la sauce : il redoubla de vitesse et fonça prêt à bondir.
Il observa vivement le regard des deux passagers, et remarqua l’immortelle expression du jeune blond dans le véhicule : ce dernier n’avait pas du tout l’air d’être effrayé, ni ne trouvait son acte amusant ou stupide.
Mais il n’y avait pas que ça.
Maximilien continua de regarder le visage de ce jeune en sautant par-dessus le véhicule, il était tellement concentré qu’il perdit l’équilibre et la vitesse de ses jambes.
Son pied gauche glissa d’un côté. Tout son corps plongea à plat sur le ventre. Sa tête descendit tête la première sur le coffre arrière. Le véhicule freina, si bien qu’au lieu de glisser tout son corps vers le sol, il fit une roulade, et retomba en forme de boule, genoux sur le sol.
Les jeunes lui huèrent en raison de cette extravagante réussite. Maximilien n’en fit guère attention à ces moqueries.
Il l’avait repéré.
Les portières s’ouvrirent, et l’on entendit la voix du jeune garçon déclarer sans intonation :
- …lement amuser la galerie tout en n’ayant aucune notion du danger que représente la route. C’est tout.
Le jeune blond en sortit, et entra rapidement dans la foulée sans porter d’attention à Maximilien.
La sonnerie retentit : sept heures cinquante-cinq. Maximilien regagna l’entrée du lycée, et récupéra son sac à dos bleu, avant de se frayer un chemin en plein milieu du monde sous le préau.

Chacun des jeunes regardait tour à tour quelle classe leur était attribué parmi les listes affichées sur les tableaux disposés tout le long du préau.
Il retrouva une jeune rousse qui bouquina calmement devant le tableau.
- Mélisse ! Mélisse ! appela-t-il dans son dos
La jeune adolescente releva la tête. La peau de son cou et de ses mains étaient complètement pâles. Son visage était couvert de tâches de rousseurs, et bombé de fond de teint afin qu’elle ait des couleurs. Tout en elle était noir : ses vêtements, son rouge à lèvre, son mascara, son vernis à ongles. Il y avait même un petit soleil noir masqué par ses cheveux sur le côté droit de son front.
- Arrêtes de m’appeler comme ça en public, râla-t-elle. A la maison oui, mais pas dehors ! Dehors, je suis Mélissa, point.
- Ouais bon, tu restes ma sister… Au fait, t’sais l’incident qui s’est produit samedi vingt-huit ?
Mélissa soupira : il s’en fout royalement de ce qu’elle lui demande de faire. Comme d’habitude, il n’hésite pas à passer du coq à l’âne.
- Oui, et donc ?
- Il est là ! C’est une chance de lui demander exactement s’il nous a vu ! s’excita Maximilien.
- « Il » ??
Deux bras enlacèrent le torse de Maximilien.
- C’est cool ! On est dans la même classe Max ! annonça une voix masculine d’une voix douce derrière lui.
Maximilien retira de force les bras qui l’enlaçaient avec un air de dégoût.
- Oh, dégages, sale gay ! Tu ruines ma réputation ! s’énerva ce dernier
- Tu parles de ta fameuse belle réputation où tu trônes le cent pour cent du ridicule ? constata sa sœur. Désolée, mais je préfère encore ne pas avoir eu de frère.
Elle tourna alors son regard vers le brun-roux qui venait de les rejoindre à l’instant. Il était mince, musclé. Avait des yeux verts, des pommettes hautes et un nez droit. Assez charmant.
- Alors Camille ? Euh… ta soirée s’est bien passée avec elle ? lui demanda-t-elle dans un rire assez étouffé.
- Bof, pas trop… Surtout quand vous m’avez surpris bloqué sous le feu de l’action pendant le restant de l’heure.
- C’est ça quand on arrête le temps ! plaisanta Maximilien en lui donnant une tape dans le dos.
- Max ! Pas ici s’il te plaît ! lui rappela sa sœur en lui jetant un air hautain
- Mais non t’inquiètes Mélisse ! lui rassura-t-il. Avec tout le bruit qu’y a autour, personne n’a entendu !
- Mé-li-ssa ! répéta-t-elle.
Maximilien éleva sa main gauche en l’air, comme s’il voulait jeter une boule de papier en arrière :
- Ouais bon ! Fin bref : on fait quoi de lui ?
- Développes, parce que depuis tout à l’heure, je n’ai toujours pas compris qui est celui dont tu parles ! soupira la rousse.
- De quoi vous parlez ? renchérit Camille.
La troisième sonnerie du matin retentit : il est huit heures. Tous les lycéens se précipitèrent dans le bâtiment : c’est l’heure des cours.
- Ouais, bon tu sais quoi ? On en reparlera à la cantine. Allez, je vous laisse en amoureux ! leur dit-elle en quittant le préau.
- Hé ! C’est pas moi le gay ! C’est lui ! hurla Maximilien.
Trop tard, elle n’était plus à portée de sa voix. Maximilien souffla un coup, et remarqua que Camille le fixait de manière baveuse.
- Bah quoi ?
- Je ne suis pas gay, lui rectifia Camille.
- Oui, nan mais pourquoi tu restes là, toi ??? s’agaça le punk. Mais va rejoindre ta classe !!
- Bah… J’attendais que tu m’accompagnes.
- T’es fou ! Et pourquoi t’me laisses pas rejoindre la mienne au lieu de te suivre ?
- On est dans la même classe…


Chapitre 4 - Cantine
Point de Vue : Michael / Camille



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Envoyé par kerberos le Lundi 01 Août 2011 à 01:25


Chapitre 4 - Cantine
Point de Vue : Michael / Camille



Les deux garçons avancèrent pas à pas dans le couloir du bâtiment. Les filles semblaient subjuguées par leur déplacement. Maximilien sourit du coin de la bouche : finalement, ses exploits sur les voitures avaient portés leurs fruits, tout juste le premier jour ! Il s’éloigna de Camille, et s’approcha de l’une d’elles, en lui demandant de façon câline :
- Je te fais craquer beaut… ?
La fille ne lui laissa guère le temps de terminer sa question, elle tendit ses deux mains pour empoigner la tête du jeune punk, et le poussa violemment de côté comme une balle de basket :
- Dégages ! Tu gênes ma vue ! lui coupa-t-elle d’un ton sec
Camille, séparé de son compagnon se sentit assez troublé de voir tous ces regards de corbeaux affamés qui ne souhaitaient qu’une chose : lui sauter dessus. Il continua toutefois à marcher avec de l’assurance : chaque année c’est toujours la même chose. C’est tout ce dont il ne put supporter. Cette pression.
Dans le couloir traîna Michael, le regard à moitié fixé sur le seul mec qui distrait toutes les filles de l’étage. A l’exception des couples, les autres mecs trouvaient la scène complètement vulgaire. Il entendit les souffles de ses nouvelles camarades de classe :
- Il est trop sexy… souffla l’une des filles d’un côté
- Tu plaisantes ? s’étonna une autre dans un autre groupe. C’est vraiment un vampire ?
- Ouais, et tous ses amis ont une marque dans leurs tempes : il leur suce le cerveau !
Joli regard… beau fessier… des filles absorbées… et une rumeur de vampire… Me voilà plongé dans un livre de Twilight… Pour le peu qu’elles espèrent de lui, je suis certain qu’il est déjà casé. Elles sont vraiment stupides…
Le punk se releva, et remarqua que les filles étaient comme toujours succombées sous le charme de Camille. Il se précipita vers le dernier, lui chuchotant dans l’oreille :
- S’il te plaît !!! Dis-moi ton secret !!! supplia-t-il
- J’avoue, je n’ai pas de secrets, mais ça fait peur…
Camille remarqua que son ami le jalouse de son attraction touristique. Peut-être pourra-t-il le sauver de ces filles ?
- Dis, tu veux bien faire le gay ? lui demanda-t-il à voix basse
Max écarquilla des yeux éberlué : avait-il bien entendu ?
- T’as perdu la tête ??? Je finirais par avoir une sale réputation moi !
- T’as envie qu’elles n’aient d’yeux que pour moi, ou tu préfères au moins pouvoir t’en réserver une ?
Sur le coup, Maximilien réfléchit un instant : son ami vient de marquer un point. Et pourquoi pas après tout ? Être gay n’est certes pas répugnant, le problème vient de la réputation qu’il aura après cela. Si ruiner sa réputation équivalait à pouvoir charmer une fille, alors autant se lancer ! Il se colla alors auprès de son ami, l’enlaçant, lui caressant le torse
- Ooohh mon cœur je t’adooore !!!
La majorité des filles furent bouches bée. Leurs rêves éclatèrent comme des ballons de baudruche. Quant aux affreux célibataires masculins de l’étage : ils finirent par exploser de rire.
Je l’aurais parié ! Il est bien casé ! Bien joué les filles, vous êtes tombées dans le panneau !
- Je te l’avais dit chuchota l’une. Il l’a vampirisé !!! Il a un tatouage pour masquer sa marque !
Les filles finirent par reprendre leur discussion dans leur groupe respectif sans adresser le moindre regard béant vers le couple comme si de rien n’était.
Camille lui-même ne sembla pas reconnaitre son malheureux ami : il était complètement dans le faux gay. Un personnage cliché dans le mental de Max, que Camille avait oublié de préciser comment se comporterait un vrai. Peut-être l’idée a réussi à détourner le regard des filles, mais… dans un sens, il se demanda si c’était vraiment la bonne : à présent c’est Maximilien qui lui fait plus peur qu’autre chose.
Les professeurs apparurent tour à tour à l’étage, et ouvrirent la porte. Michael fut le premier à entrer : il ne voulait certainement pas continuer à regarder des scènes dénuées d’intelligence. Petit à petit, tous les élèves commencèrent donc à entrer dans les salles adjacentes au couloir. Plus aucune personne n’avait de regard porté sur le couple de garçons. Camille retira alors les mains de son ami en lui annonçant, souriant :
- Oh dégages sale gay ! Tu ruines ma réputation !
- Hééé !!! C’était ma phrase !! reconnu-t-il étonné.
Les deux garçons finirent par rejoindre leur salle de classe en courant, tous les élèves les regardaient avec des rires étouffés, Michael avait toujours le regard indifférent : le premier jour s’annonça difficile !

Le professeur principal continua à expliquer les dernières démarches du programme de l’année. Les documents traversèrent et se distribuèrent de table en table. Camille observa sous la ceinture le SMS qu’il venait de recevoir « Tu me manques, on se voit à la cantine, chou ? Madi ». Retour à l’écran d’accueil de son téléphone : il affiche 12h06. Camille eut un brin de sourire : il retrouvera sa Madeleine d’ici quatre petites minutes.
- Psst ! chuchota son voisin de table
Camille releva la tête, et observa Max qui lui tendit discrètement un petit bout de papier. Perplexe, il se demanda quel message pouvait-il bien avoir dans la petite boulette alors que son ami pouvait très bien lui chuchoter. Il déplia alors le morceau et cligna des paupières à deux reprises, sous le choc. Tournant du coin de l’œil vers son ami en se demandant si Max était sérieux à ce sujet.
- Euh… Max ? murmura-t-il
- Quoi ? demanda-t-il curieux
- C’est quoi « ça » ??
Maximilien se pencha vers le morceau de papier, la tête au niveau du ventre de Camille, et le lit en toute discrétion.

- Mais qu’est-ce qu’ils fabriquent ? se demanda-t-elle.
Michael se demanda pourquoi se devait-il de supporter et d’aider la fameuse blonde qui bougeait sans cesse à son côté. Evidemment, il se devait de répondre à ses attentes, depuis qu’elle a trouvé son point faible. Le fait de rester vide et immobile lui a poussée à tenter de l’embrasser. Bien sûr, il ne pouvait pas rester de marbre !
Elle ne pouvait s’empêcher d’observer Camille et Maximilien à l’autre bout de la salle.
- Peut-être parce que tu n’as pas bien écrit le message qu’ils agissent bizarrement, lui répondit Michael.
- Oh mais si, je l’ai bien écrit en lettres capitales ! Tout le monde saurait le lire ! lui répondit Julie
- Non, mais il était préférable d’écrire « Mords-moi » ou « Croques-moi » comme je te l’avais conseillé.
- Oui, mais je voulais garder le côté sensuel ! répliqua-t-elle
Au fond, Maximilien releva sa tête, et la pointa du doigt. Camille suivit la direction, et croisa le regard de Julie.
- Oh ! Il me regarde ! Ca fonctionne ! sourit-elle
Elle lui fit un grand sourire suivi d’un petit signe de la main. Ce dernier sembla hésitant, mais lui répondit finalement par un petit sourire gêné avant de détourner le regard vers les documents.

- J’en reviens pas qu’y ait encore une fille qui veuille de toi, se lamenta Max.
- Moi non plus. A mon avis, c’est une cinglée… supposa Camille à son voisin.
Ce dernier froissa le bout de papier en masquant la fin par le creux de sa main. Il n’y restait que la première lettre de visible : « S ».
La sonnerie retentit : 12h10, c’est l’heure du déjeuner !

Les deux garçons retrouvèrent Melissa et Miriel à la cantine. Ils observèrent Michael à distance, ce dernier était assis à une table isolée.
- Non, je t’assure que c’est une très mauvaise idée d’aller lui demander ce genre de choses, lui répéta Meissa. Surtout pas après ce qu’il a vécu, au moindre indice il va se poser des questions.
- Dans tous les cas on n’aura pas vraiment le choix, avoua Camille. S’il a des indices à propos de nous, il faudra l’éliminer tôt ou tard. Rappelles-toi de ce qu’il y a eu dans le journal : il y a beaucoup de choses que même les enquêteurs ne se sont même pas prit la peine d’aller chercher plus loin.
- Autant je trouve l’idée raisonnable pour lui présenter nos excuses pour la mort de ses parents, autant je trouve cela stupide d’aller lui présenter des excuses alors qu’il ne nous connait même pas, renchérit Miriel.
- Bon, alors on fait quoi ? On le laisse tranquille ?
- Non, s’il a des séquelles et qu’une certaine personne fasse encore une gaffe physique ou verbale, précisa Mélissa en fusillant son frère du regard.
Ce dernier lui répondit par un sourire amusé : il ne fait jamais attention à ces choses là.
- Il se pourrait bien qu’il y fasse un lien. On est d’une façon ou d’une autre obligés de lui communiquer, reprit-elle.
- Bon, alors qui s’y colle ?
- Pas moi, répondit Max. Ce matin il m’a foutu de ces froids dans le dos. Son regard était le même que la fois où il était figé.
- Et toi, Camille ? lui demanda Miriel.
- Pourquoi ça tombe toujours sur moi ??? grommela-t-il
- Parce que tu as plus de facilités que nous à faire sortir les mots de quiconque en raison de ton statut de Cupidon, ricana Melissa.
Que fallait-il demander de plus ? Camille n’avait rien à ajouter pour sa défense, et finit par accepter cette besogne. Il quitta la table où s’assiégeaient ses amis, emporta son plateau et s’approcha lentement de Michael. Ce dernier mangea tranquillement son déjeuner.
- Michael ?
Il reposa ses couverts, et toisa Camille du regard.
- Je m’appelle Camille, on est dans la même classe, sourit-il nerveusement.
- Bien sûr, Camille.
- Je peux ? lui demanda-t-il
- Il n’y a pas de zone privée à ce que je sache.
Camille posa alors son sac de classe, puis son plateau.
- Comment l’as-tu pris ? lui demanda Michael
- De quoi ?
- Le message.
Camille se sentit nerveux : le message venait-il réellement de Michael ? Serait-ce à cause de la scène troublante réalisée dans le couloir avec Max ?
- Euh, non ! gloussa Camille. Ce n’est pas ce que tu crois ! Je ne suis pas gay.
- Merci de l’information, mais je te parlais du papier que Julie t’as filé.
Julie ? Camille ne se sentit pas rassuré du tout non plus : il avait quand même affaire à une folle.
- Euh… Je devrais le prendre comment ? haussa-t-il d’un sourcil
- Tant mieux. Je te trouve normal. A subir ses idées, elle m’en donne la nausée, avoua Michael.
Camille tenta de se répéter à tue-tête à deux fois le même dialogue. Comment Michael passe d’une question à une conclusion sans idée de base ?
- Tu te comportes toujours bizarrement ? lui demanda Camille à son tour
- Non… Enfin, ces derniers temps oui. Dure période.
- Je vois… Désolé… grimaça-t-il.
Michael fixa Camille du regard, ce dernier n’osa pas reprendre la discussion. Ce regard froid, bleu, était inhabituel.
- Pour quelle raison te sens-tu coupable ? lui demanda Michael.
- Pardon ?
- Tu as l’air de m’avoir connu.
- Euh… Oui. Logique. On est dans la même classe depuis quatre heures ? lui répondit-il en détournant du regard.
- Ah. Bon, je crois qu’il est surtout temps de manger.
- Tu as raison.
Camille déversa le contenu de son sac sur le plateau. Michael fut marqué d’une surprise en découvrant son déjeuner : trois sandwitches, une brique de lait, une sachet de chips et une poire. Mais Camille était maigre comme un clou.
- Tu vas manger tout ça ?
Camille haussa des épaules :
- Ben oui. C’est rien. Certains oiseaux avalent l’équivalent de leur propre poids toutes les heures.
- Désolé, je n’avais pas remarqué tes plumes.
Camille rit un instant, puis se baissa vers le milieu de la table pour commencer à rafler son repas.
Michael sentit soudain une étrange sensation au niveau du sac de Camille à moitié ouvert. Il y avait à l’intérieur une photo qui lui sembla familière. Intrigué, il approcha sa tête. Plus près... Plus près…
Quelques regards furent fixés vers la table où se trouvaient les deux garçons : leurs têtes étaient à une dizaine de centimètres de distance. Camille était tellement affamé qu’il oublia de remarquer que la tête de Michael se rapprochait de plus en plus.
Un gros coup frappa la table : Camille eut la tête étalée dans ses plats.
- J’en reviens pas que tu puisses me faire ça ! s’écria Madeleine
Michael revint à lui, tandis que Camille se releva complètement abasourdi.
- Madeleine ? Mais qu’est-ce que j’ai f…
Cette dernière ne sembla pas être prête à l’écouter, et quitta la cantine sans se retourner.
- Mais attends !!
Camille se leva de la table et commença à la rattraper, il croisa le regard de ses amis. Maximilien était le seul qui était plié de rire : jamais il n’avait vu ça.


Chapitre 5 - Rêves
Point de Vue : Michael



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Envoyé par Shaka2 le Mardi 06 Septembre 2011 à 14:23


Salut à toi.
Il faut dire que ça fait vraiment un sacré bout de temps. Ces vacances, j’ai été un peu occupé (on ne dirait pas des vacances à mon avis) on a même pas eu le temps de discuter sur MSN. Là j’ai trouvé un peu de temps et je me suis dit que j’allais commenter ta nouvelle fic.

Chapitre 1:
Je dois avouer que ta description est du grand art, un travail de maître. Je pouvais facilement m’imaginer les actions, c’est comme si j’étais dans l’histoire. On ne connait encore le nom d’aucun personnage, sauf peut être Michael que tu as mis dans le titre de ton chapitre.
Par contre, j’ai trouvé ton chapitre un peu court. Toi qui nous avais habitués à plus long, ça me surprend un peu (un peu pour dire beaucoup). Mais s’il s’agit de ton classement : Plusieurs chapitres = un épisode. Donc on aura sûrement un épisode de bonne taille. Pour le savoir, il suffit de lire la suite.
Sinon un petit défaut que je remarque dans tes récits c’est celui-ci :
L’horloge indiqua vingt-trois heures cinquante et dix-huit secondes. L’aiguille des secondes défila lentement sous le papier peint blanc de la pièce.
Le bureau est à moitié vide : une enveloppe sur la table, une lampe de bureau éteinte sur l’étagère, à côté d’un petit cadre photo.

Je pense que le temps qui va le mieux avec le passé simple c’est toujours l’imparfait. Je trouve que c’est un peu moche de revenir au présent comme ça. Surtout que l’une des valeurs de l’imparfait c’est justement la description. Quand j’ai lu la phrase je m’attendais à l’imparfait alors je l’ai lue ainsi mais quand je suis revenu en arrière j’ai trouvé du présent… et ça m’a un peu embêté. La paire Imparfait-Passé simple est une paire gagnante, souviens-t-en.(Wa Je m’impressionne ! En plus je l’ai trouvée tout seul celle-là. )

Chapitre 2:
Tout d’abord, bravo. La façon dont tu as présenté Michael avec le dialogue est remarquable, on devine par le dialogue que le jeune homme s’appelle Michael et qu’il n’est pas encore adulte. Ajouté à cela la petite description que tu as faite avant. Je peux te dire que tu avais raison et que tu t’es vraiment amélioré. ^^

Le moteur s’arrêta, voiture garée : radio éteinte.

Là je dois dire que je m’interroge sur ces ponctuations. Pourquoi avoir mit une virgule, puis deux points ? Pourquoi pas de cette façon : « Le moteur s’arrêta, la voiture garée et la radio éteinte. » ? Je trouve que c’est plus simple et que ça m’évite de me torturer la tête. (Avoue que t’aimes bien nous faire réfléchir pour rien )

Comme il t’est difficile de te l’expliquer,

Je pense que d’après la prochaine phrase du dialogue, c’est Michael qui parle ici. Donc, ça devrait être ainsi : « Comme il m’est difficile de te l’expliquer », non ?

J’intègre à présent les Mols, qui ne sont autre que les trois individus dans cette photo. Albert Duchavenne et Lucie Mols sont de ce fait, mes parents d’accueil. Et leur fils tout aussi blond que moi : Vivien Duchavenne. Par conséquent, je serais alors Michael Duchavenne.


Si j’ai bien compris « Mols » est le nom de jeune fille de la mère, et donc il prend le nom du père « Duchavenne » et donc au début, il devrait dire : « J’intègre à présent les Duchavenne », non ? A moins que j’aie une case en moins dans mon cerveau, je crois bien que c’est ça. (Oui je sais ce que tu penses, je vais vraiment chercher les petits détails. Mais que veux-tu, il n’y a que ça à faire quand on comm un auteur comme toi.)

Je vais emmener le dessert.

Je crois que c’est plutôt : « Je vais amener le dessert ».

Sinon, en gros je dirais que dans ce chapitre, nous avons des scènes de famille assez ordinaire, il me semble que j’ai déjà vu des scènes ressemblant à celles-ci dans des séries. Je pense que le scénario sera plus clair dans la suite de l’histoire.

Chapitre 3:
Sa tête descendit tête la première sur le coffre arrière.

Perso, je n’ai rien compris à cette phrase. Apparemment sa tête déscent sur le coffre arrière, donc « tête la première » est redondant. Non ? Tu pourrais expliquer ?

Maintenant que je le remarque mieux, à chaque titre de chapitre, tu mets « Point de vue » je trouve ça très original. Par contre, je ne sais pas si c’est utile, mais ça c’est toi qui vois.
Perso, j’aurais trouvé cela nécessaire, si à chaque fois tu racontais l’histoire à la première personne, et que tu changeais de point de vue. Mais tu fais ce que tu veux c’est ta fic après tout.
Sinon, à ce que je vois, on a de nouveaux personnages dans ce chapitre et ils semblent avoir un secret en commun, sans doute des pouvoirs surnaturels, d’après ce que j’ai pu comprendre. Il semble qu’il y a un lien entre eux et Michael et je me demande bien ce que c’est. Je pense que c’est en rapport avec l’accident de ses parents. Donc, plus qu’une chose à faire pour moi: lire la suite.

Petite Parenthèse:
Je suis vraiment désolé mais je n’ai pas vraiment le temps pour jouer à ton petit jeu, quoique je trouve qu’un divertissement dans une fiction c’est une bonne idée. J’espère que d’autres aimeront.

Chapitre 4:
Je dois dire que ce chapitre est assez humoristique. J’ai passé un bon moment à rire dessus que je n’ai même pas pris le temps de remarquer les défauts et les qualités. En plus de ça, j’ai la flemme de tout relire.
Mais ce que je peux en dire c’est que j’avais raison, il y a bien un rapport entre Michael et les autres ados, et ça semble être sur l’accident. La suite donnera sans doute un peu plus d’explications.

Bon je crois que j’ai dit tout ce que je pensais. En gros, je suis fan de cette fic, et j’espère que le fait que cela fait un mois que tu ne l’as pas continué veut dire que l’a arrêté. Car ce serait vraiment dommage.
Je te souhaite bonne continuation. Et bonne rentrée (pas comme celle de tes personnages, en tous cas )
A plus.

___________________

Venez lire Ma Fic Other world : Le coeur du duelliste
Du jamais vu sur le fanworks! Venez voir la rencontre de deux univers dans la tag fic Se Venger du Other World

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Envoyé par kerberos le Mardi 06 Septembre 2011 à 23:55


Coucou Shaka, x) et non malheureusement je ne l'ai pas abandonnée. C'est juste que.... je m'attendais d'avord à ce que quelqu'un tentes le jeu avant de poster le chapitre 5. J'ai attendu, attendu.... et encore... Au final, je me rend compte qu'il faut que j'attende la rentrée pour continuer la fic. x) Du coup, je corrigerais tout ça demain, et je posterais la suite.

Chapitre 5 - Rêves
Point de Vue : Michael



L’alcool se déversait à plein flots sur les verres de la table. Elles se distribuaient sous les enceintes sonores où la musique éclatait les tympans. Des jeunes faisaient la fête : et il y avait de tout pour réaliser le pire cauchemar des tâches ménagères le jour qui suivra. La majorité d’entre eux étaient saouls, la piscine externe était pleine de couples délirants entre cocktails et fraîcheurs. Sur un petit hamac, Michael embrassait langoureusement la jeune fille qui se trouvait assise sur ses jambes.
Avec un peu plus de distance à la maison qui créait un gigantesque concert sonore dans la banlieue, plusieurs voitures s’y étaient garées. Vers la route, un petit quatre-quatre s’arrêtait au beau milieu devant l’entrée. Les portières s’ouvrirent : un couple d’adultes surgit, et commença à entrer à l’intérieur du bâtiment.
- Hé, tu ne m’avais pas dit que tes parents venaient, chou… remarqua la fille
- Oh… C’est pas vrai… grommela Michael. Tu permets un instant ? Je reviens, ça ne sera pas long.
Il dégagea son amie avec tendresse, puis se dirigea vers le salon où attendaient ses parents qui avaient du mal à le repérer avec toutes ces lumières cinglantes.
- Qu’est-ce que vous foutez ici ?? leur demanda-t-il à voix haute
Son père lui répondit à voix haute, mais la musique fila au refrain final : le ton augmente, et Michael n’entendit rien du tout, si ce n’est que la musique masqua leurs paroles. Il fronça des yeux et se focalisa sur les lèvres, et sembla les lire.
- Nous n’étions pas censés déménager demain ? leur rappela Michael
- Finalement, ils ont réussi à déplacer tous nos meubles là-bas en fin d’après-midi, lui hurla son père. Alors on préfère quitter la ville ce soir en silence. Je ne souhaite pas recevoir demain de nombreux amis pour nous souhaiter « au revoir » : ce sera une grosse perte de temps.
- Pas question. pas maintenant ! refusa-t-il. Il est bientôt minuit ! Ce n’est pas à une heure aussi tardive qu’il faudrait quitter la ville. Demain, à l’aube, mais après la fête !
- Dans ce cas, nous attendrons ici, marchanda le père.
- Ah non, pas question : les autres vont trouver ça bizarre, et je vais finir par avoir une sale réputation aux yeux de tous !
- Je ne vois pas le problème : tu les quitteras tous ce soir.
- Rentrez chez vous ! leur ordonna Michael.
Les lumières agitaient sous son regard ferme, le son ultra sonore sonnait la pièce, mais ne tardait pas à prendre un silence. Le regard avait alors un air maussade, de nombreuses ombres se dessinaient sur son visage. Il était dans la voiture. Vingt-trois heures cinquante-six.
- De la drogue, non mais tu te rends compte ? répéta le père
- Ouais, ben merci, je suis endetté maintenant, répliqua son fils.
- Tu n’es pas obligé de les rembourser. Nous quittons la ville, et ils n’appelleront pas la police pour rembourser la drogue que nous avions jeté dans la piscine.
- Il n’empêche que vous n’étiez pas censé venir, protesta Michael.
- Il n’empêche que tu n’étais pas censé prendre de la drogue.
- Je n’en prenais pas, arrêtez de vous faire des idées !
- Il était clairement possible que tu aurais pu en prendre sous l’influence de tes anciens camarades.
- Je le lui ai promis de lui rembourser…. Et c’était le frère de… Michael s’interrompit une seconde, il était en train de perdre le contrôle du dialogue. Non, mais vous vous rendez compte qu’il s’agit d’une rupture ?
- Je la connais bien, elle. Mais pas son frère. Alors tu remballes tes sentiments pour ce soir, tu les régleras quand nous seront sur place.
- Ca ne se règlera pas aussi facilement…
- De toutes façons, des filles, tu en connaîtras certainement d’autres. Alors, ne te fais pas de regrets quand tu t’apprêtes à rompre, lui expliqua son père.
Sa femme lui fit des gros yeux, étonnée :
- Ah oui… On dirait que tu lui parles comme si tu étais prêt à me le faire…
- Mai qu’est-ce que tu racontes ?
- J’vous déteste ! hurla Michael à voix haute. J’vous jure, dès que j’aurais atteint la majorité, vous disparaîtrez de ma vie le plus tôt possible !
Le véhicule freina soudainement, en une fraction de secondes, sous ses derniers mots, Michael remarqua qu’il hurlait face à un bloc de pierre : la voiture était coupée en deux, l’avant avait complètement disparu. Michael se tenait sur le siège arrière, bouche bée, en essayant de se rendre compte de ce qui se passait. Le bloc de pierre était apparu sans aucun bruit évident, le véhicule avait freiné sans que Michael n’eut à percuter le bloc de pierre, et ses parents ont disparu de sa vue. Le bloc étais à l’évidence frais, gris. Et il n’y fallait attendre que trente secondes pour commencer à voir du sang couler au sol.


Chapitre 6 - 2nd jour
Point de Vue : Tous



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Envoyé par kerberos le Mardi 27 Décembre 2011 à 18:49


Bien, me voici de retour pour continuer cette fiction (après la perte d'inspiration, la voici de retour). Oh, et bien sûr, joyeux noël à tous ceux que je n'ai pas pu le souhaiter par téléphone, e-mail ou par messenger. Bonne lecture à tous =)

Chapitre 6 - 2nd Jour
Point de Vue : Tous



Michael monta les marches d’escalier calmement, il y avait peu de monde ce matin. Seule Julie bavardait à voix haute à une des femmes du personnel ménager.
- …et pis l’autre jour, j’étais complètement endormie que j’avais eu la flemme de porter le seau. Du coup, j’ai déversé toute l’eau du seau sur le sol et j’ai frotté avec le balai à nettoyage. C’était nettement moins fatiguant ! Hey ! Coucou, toi là-bas !!! hurla-t-elle
Dire que je vais devoir la supporter toute l’année…
Michael continua de monter les marches comme si de rien n’était, mais sa voisine de table du jour précédent lui rattrapa derrière.
- Hey, je t’ai appelé ! lui rappela-t-elle
- J’ai entendu.
- Bah pourquoi tu répondais pas ? Hé au fait, pourquoi tu fais toujours cette tête ? C’est une maladie ?
- Je l’ignore.
- Tiens, au fait, je t’appelle toujours, mais c’quoi ton prénom ?
- Michael.
- Ok, moi c’tout bête : je m’appelle Julie ! Voilà ! Oh mais au fait, on s’est pas présenté hier ! Tu viens d’où au fait ? T’as une meuf ?
- N…
- J’peux t’embrasser au fait ? lui coupa-t-elle. J’aime bien t’embrasser, parce que t’es bizarre : tu te laisses faire. C’trop cool, au moins j’m’entraîne ! Faudrait qu’on r’commence ! Tu veux bien ?
- Non.
- Superbe, s’émerveilla-t-elle de plaisir. Allez, prépares-toi, j’me lance !! Tu vas voir, tu vas rapidement retrouver une tête normale après le nombre de baisers que j’te f’rais !
Michael tenta alors d’accélérer la cadence pour monter les marches vers le deuxième étage, mais Julie insista sur son envie d’embrasser et bondit sur lui, l’enlaçant par la taille et se penchant vers son visage la bouche prête à atterrir sur celle de son camarade. Elle s’arrêta net à quelques centimètres d’écart, têtes presque collées au niveau des joues.

- T’inquiètes pas, ça va finir par passer, lui affirma-t-elle. Je t’assure que tu vas la retrouver. Elle finira bien par répondre à un de tes SMS.
Camille et Mélissa trainèrent dans l’étage, et semblaient avoir emprunté l’ascenseur.

Ouf. Sauvé par le gong…
- Hé !!! Toi !! hurla-t-elle dans les oreilles de Michael.
Bien qu’elle eut hurlé à en casser les tympans, Michael ne réagit point et remarqua le couple à l’étage.

L’appel fit détourner les deux amis du regard vers les escaliers. Camille reconnut la jeune folle qui lui a fait passer un message la veille.
- Tiens, c’est lui, reconnut Mélissa. Je vais en profiter pour essayer de voir ce qu’il en est. Occupes-là pendant ce temps.
- T’es sérieuse ? écarquilla-t-il des yeux en la voyant engager le pas. J’le sens pas !

Julie bondit des escaliers en montant les marches deux par deux, elle croisa Mélissa sans s’en soucier et approcha Camille avec son large sourire. Ce dernier lui répondit par un petit sourire agacé.
- Coucou ! fredonna-t-elle
- Euh… Salut… ?
Julie inspira à grand coup, et se prépara à attaquer verbalement :
- C’quoi ton prénom ? Moi c’est Julie ! Il faut que j’te l’avoue tout de suite, la première fois que j’t’ai vu j’ai complètement craqué sur toi ! Tu m’en as fait bavé ! T’as reçu mon message, hier ? T’en penses quoi ?...
Le jeune homme gloussa bouche bée et recula d’un pas tandis qu’elle avança et se rapprocha de plus en plus vers lui.
- … J’te plais ? Est-ce que…

- Elle a l’air sympa ton amie, dit-elle en avançant prudemment vers Michael.
Melissa se retourna un peu pour voir comment Camille s’en sortira, et finit par sourire.
- Mais je crois que je vais les laisser se débrouiller ensemble un petit peu, continua-t-elle. Alors comme ça, il paraît que tu as pu sympathiser avec Camille, hier ?
- Si tu le dis.
Une foulée d’élèves commença à parcourir les escaliers et à croiser les deux jeunes personnages. Gênée par ce monde, Mélissa décida de l’entrainer plus bas dans les couloirs du premier étage au bord de la fenêtre pour approfondir les choses.
- Que me veux-tu exactement ? lui demanda-t-il d’un ton grave
- Hé bien en fait, heum…
Mélissa se racla la gorge, elle ne savait pas vraiment quoi dire pour l’atteindre. Elle décida alors de jouer un de ses fameux personnages de lecture :
- Hum, voilà. Donc, Camille m’a dit que tu étais sympa, mais pas tellement ouvert. On dirait que t’as mauvaise mine. Enfin… oui… tu as mauvaise mine… souffla-t-elle en se sentant idiote. Désolée, j’raconte des bêtises. En fait, c’est juste pour te dire que si tu as un problème, n’hésite pas à m’en parler, je suis toute ouïe.
- Je ne te connais pas pour partager mes soucis.
Mélissa sembla pâlir. Son parcours scolaire était sans commentaires, elle avait toujours de bons résultats. Socialement, son vocabulaire a mené son entourage à la respecter convenablement. Mais face à Michael, ni son vocabulaire, ni son intelligence ne semblaient en état de fonctionner.
- Euh… Ouais, m’enfin nan c’est pas grave ! Si je te le propose, c’est dans l’intérêt de votre relation entre toi et Camille, sourit-elle.
- Je ne suis pas gay.
Ses pupilles descendirent, elle n’étais jamais tombée aussi bas.
- Bon, on va oublier les présentations, soupira-t-elle. Juste, fais-moi plaisir tu vas regarder à travers cette vitre, et me dire ce que tu vois dans le décor. Quelque chose de joli, de vivant, de poétique… ?
Michael fixa la jeune fille sans comprendre l’intérêt de cette demande.
- Oui, oui, ça a l’air complètement bête et stupide, mais ça n’est pas dangereux. Tu n’y trouveras qu’une source de plaisir ou de curiosité, insista-t-elle.
Après un court instant, il accepta de pivoter son regard vers l’extérieur. Ce que Mélissa fit de même pour observer ce qu’il regarde. A l’arrière, Maximilien et Miriel escaladèrent le grillage de l’autre côté du lycée. Mélissa fronça des sourcils : n’était-il pas plus simple pour eux de faire trente pas de plus et de passer par l’entrée générale comme tout le monde ? Mis à part ces deux lycéens, rien n’obstruait le décor.
- Elle est… vivante.
- Hein ?! croassa Mélissa
- Elle, pointa-t-il du doigt.
- Euh… oui, c’est Miriel. Une de mes amies… reconnut-elle.
- Elle est vivante.
- Quoi… tu la voulais morte ?
- C’est la Dame Blanche que j’ai vu durant l’accident routier de mes parents.
Mélissa comprit directement ce que relate le nom de la Dame Blanche. Grande littéraire de fantastique et de science fiction, la Dame Blanche était un présage de mort. Mais dans une route, la Dame Blanche est souvent une femme déjà décédée.
- La Dame Blanche ? s’étonna Mélissa. Elle ? T’avais pas un peu déliré à ce moment-là ? Enfin je veux dire, après le choc…
Michael lui adressa un regard beaucoup plus sombre que tout à l’heure. Il était sûr de lui, et ne sembla pas apprécier le fait qu’on plaisante sur un évènement dramatique.
- Euh… Oui, nan, j’ai rien dit. J’te crois… frissonna-t-elle. Mais… Mais, Miriel est vivante et ne peut en aucun cas être cette Dame Blanche. Tu verras, quand elle montera, tu sauras qu’elle est bel et bien vivante et humaine, assura-t-elle.
- Tu as peur d’avoir des ennuis, remarqua-t-il en lui fixant du regard.
- Euh… Ou… oui, bégaya-t-elle. Je… Je m’inquiète pour Camille, il… il doit m’attendre depuis avant. Bien, je te laisse.
Mélissa ne lui laissa pas le temps de répondre, à ses derniers mots elle chevaucha les marches deux par deux en trottinant, bousculant les quelques individus qui descendaient et montaient à la traîne sans s’en soucier. Arrivée au deuxième, elle retrouva facilement Julie en train de hurler et de frapper sur la porte des WC masculins, et s’y précipita pour communiquer le plus rapidement possible à Camille.
- …en met du temps !!! J’veux qu’on sorte ensemble ! Ca te dis ? On commence ce soir ? Quand est-ce que tu as fini ?
- C’est bon, je suis là, annonça-t-elle. Tu peux sortir, c’est urgent !

- …mais qu’as-tu fais à ton sac ? lui demanda Miriel perplexe
Maximilien et Miriel marchaient en direction du bâtiment, le sac de Maximilien avait un bas de sac à moitié noir.
- Oh c’est rien, je l’ai brûlé dedans, cette nuit ! lui répondit-il. La routine quoi ! Ca sera mon septième sac cette année.
- A force de faire chauffer ton porte-monnaie, tu vas finir par faire griller ta carte bancaire un de ces jours ! plaisanta-t-elle. Oh…
Miriel s’arrêta brusquement de marcher, et son visage laissa une expression d’angoisse.
- Et moi je vais finir par te clouer dix pieds sous terre si tu continues avec tes blagues pourries ! vanna-t-il.
Maximilien jeta un coup d’œil à sa camarade complètement statufiée.
- Euh… C’est pas marrant de prendre mes mots à la lettre hein…
- Il me regarde, souffla-t-elle en essayant de ne pas trop bouger des lèvres.
- Qui ça ?
Sur leur chemin se tenait Michael, immobile, son regard vide et sans expression dégagea une sensation de faire face à une âme perdue.
- On dirait qu’il m’annonce un présage de mort… grimaça-t-elle. J’aime pas ça du tout…
- Bah, t’as l’air déjà morte en restant ici comme une abrutie ! Allez, viens !
Maxmilien l’entraîna vers un autre couloir en lui tirant par le bras. Après quelques pas, Miriel réfléchit :
- J’ignore ce qu’il a l’air de savoir, mais on ne pourra pas le laisser comme ça. Soit on l’entraîne avec nous, soit on l’élimine. Je ne vois que ces deux solutions. Mais avec la première, on risque d’avoir des ennuis. Avec le regard qu’il vient de me faire, et ce que je lui ai causé, je ne suis pas sûre que cela fonctionnera. Ce sera lui ou moi.
- Dans ce cas on fait quoi ? lui demanda-t-il
- On tentera de l’éliminer ce soir.


Chapitre 7 - Sac à Dos
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